Deux nouveaux labels pour ne plus se perdre dans la jungle des vélos français

  • Dernière modification de la publication :8 juillet 2024
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Pure coïncidence ou bien synchronicité théorisée par Jung ? au moment même où je publiais l’article “à la recherche du vélo français”, je recevais la dernière newsletter de la Filière France Vélo officialisant le lancement des labels Cycle Score et Indice France Vélo. Ces deux nouveaux labels venant en complément des “Made in France” et “Origine France Garantie” vont-ils éclaircir la lisibilité du consommateur au sujet des vélos français ? vont-ils nous apporter toute la transparence tant attendue ? Regardons cela d’un plus plus près.

Sujet non moins essentiel, pris à bras le corps par l’association Apic ainsi que par le comité de la filière France vélo, les questions de fabrications françaises mais aussi de pressions environnementales et sociétales des vélos trouvent enfin leur labellisation. 

Le vélo dont nous louons largement les mérites environnementaux et sociétaux qu’il procure pouvait-il resté mué ou ambiguë quant à la manière dont il est fabriqué ? 

Un début de réponse s’offre à nous, comme je le disais dans mon précédent article un vélo 100% français cela n’existe pas, par contre il existe un moyen d’informer correctement le consommateur, celui de la transparence. C’est dans ce cadre que viennent s’insérer les deux nouveaux labels Cycle Score et Indice France Vélo porté par la filière France vélo.

Le premier label, Cycle Score, joue les cartes environnementales et sociétales. Défini en collaboration avec l’Afnor et le soutien de l’Ademe, ce premier label vise à définir le niveau d’impact environnemental et sociétal exercé lors de la fabrication des vélos. Il permet au consommateur d’avoir une information claire répondant à une question simple : à quel point le vélo que j’achète est-il respectueux de l’environnement ainsi que des femmes et des hommes qui le fabriquent ? Le but de la démarche n’est pas de culpabiliser le consommateur, faire le choix du vélo comme mode de déplacement  est clairement un acte réfléchi et engagé pour le bien être de tous, mais bien d’informer sur les conditions dans lesquelles celui-ci a été conçu et fabriqué. 

Classé de A à E selon la formule “Nutri Score” les vélos sont évalués selon la matière de fabrication de leur cadre, la provenance de leurs composants, le type de peinture utilisé ou encore l’égalité homme-femme sur le site de production, l’inclusion de personnes handicapés ou la réalisation d’un bilan carbone du site de production.

Ce premier label ne nous informe pas sur le caractère local du vélo (il y a bien des critères de localité mais dilué dans la moyenne il sera difficile de savoir à quel point ces critères ont joué dans la classification finale) mais nous donne de premières informations sur l’engagement environnemental et sociétal de la part de la marque du vélo concerné.

Le second label, Indice France Vélo, porté par l’Apic est quant à lui un indice de localité.  Les 5 critères que comporte celui-ci  doivent répondre à cette simple question : à quel point le vélo que je souhaite acquérir est-il français ? 

Soulignons que ce label ne pourrait pas être plus clair et transparent, il n’indique pas que le vélo est français mais bien à quel point il l’est et cela fait toute la différence. Avec cette indication tout à fait claire, Il est aisé de comprendre qu’un vélo qui obtient une note de 5/5 est majoritairement conçu, manufacturé et assemblé en France mais n’est pas pour le moins un vélo français. 

Pour entrer dans le détail du label, celui ci prends en compte la localité de cinq indicateurs à savoir : La conception, l’assemblage, la mise en peinture du cadre, le niveau d’importations des composants, représentant lui même deux indicateurs sur les cinq, à savoir, un minimum de 15% de la valeur du vélo acquis en France et un minimum de 40% de la valeur du vélo Acquis en France.

Les trois vélos ayant la certification “Origine France Garantie” (voir l’article à la recherche du vélo français) pourront prétendre au niveau 5/5 de l’Indice France Vélo.

Il est important de noter que ces deux nouveaux labels n’ont aucun caractère obligatoire. Les certifications se feront sur la base du volontariat et devront être réalisées pour chaque vélo de la marque ou groupement de vélo ayant des caractéristiques proches (mais toujours de la même marque évidemment). Ce n’est pas le fabricant qui bénéficie des labels mais bien les vélos eux même. Un fabricant ayant quelques vélos labellisés ne pourra donc toujours pas se vendre comme un fabricant de vélo français. Celui-ci pourra par contre, apporter un discours bienveillant et pédagogue, toute en transparence, sur sa démarche, ses objectifs et les défis qu’il devra surmonter pour y arriver.  

Le déploiement des deux labels se fera dans le courant de l’automne. Gageons que les marques concernées jouent le jeu de la certification et de la transparence afin de rendre plus lisible l’offre de vélos conçus, assemblés ou manufacturés en France et en Europe.

Pour en savoir plus c’est par ici que cela se passe 

 

Crédit photo de couverture Ali Kazal sur Unsplash